Si cette thématique s’appelle Éros c’est bien pour ne pas s’abriter derrière la fausse pudeur thématique « du nu », persistance anachronique, et pour le photographe il faut bien le dire, quelque peu hypocrite, d’un genre pictural qui date un peu.
Non pas que l’on ignore ici la bienséante distinction entre le « nu » qui serait par essence « artistique » et la photographie érotique qui serait par là même basse ou triviale, selon l’échelle de valeurs chère aux préfets du Second Empire.
Mais on sait que l’érotisme n’est pas tout entier dans l’image ; il est aussi dans le regard de l’observateur. Paradoxe, en créant sur ce motif, les artistes d’aujourd’hui essaient donc de communier largement sur ce qui est le plus secret et intime.
Pour les photographes actuels, hommes et femmes, la recherche sur l’érotisme est un questionnement moderne qui est au centre d’une réflexion plus vaste sur le corps, le désir et le trouble des sens, à une époque où les pudeurs se sont déplacées.
Cette thématique vous emmène au cœur de leurs confidences…
Fontenoy et ses modèles: un ballet érotique et photographique intemporel.
Ce film va vous faire découvrir un visage de la photographie érotique, l’érotisme fétichiste. Frédéric Fontenoy à travers ses décors et objets années 30 nous emporte ailleurs. Et pourtant, le trouble reste intemporel. C’est tout un savoir-faire.
Son érotisme n’a rien de hâtif, il s’élabore avec soin et temps, en dialogue avec ses modèles, et avec toutes les techniques photographiques qu’il met à contribution. A la fin, c’est la précision du grand format qui ausculte le désir. Pourquoi pas ?
Dans l'intimité de Molinier : une exploration artistique audacieuse.
Ce film dévoile les liens forts entre érotisme et surréalisme, souvent ignorés aujourd’hui. C’est dans la France corsetée des années 50 que Pierre Molinier réclame “la liberté de son individu”, de peindre et de photographier comme il l’entend.
Captivé par les jambes des femmes, il les démultiplie dans ses images pour élaborer de savants et insolites photomontages. Il n’hésite pas non plus à se travestir, à jouer avec son corps, bien avant que le débat du genre ne soit posé.
Bettina Rheims nous ouvre les portes de son studio dans le Marais à Paris. On découvre la célèbre photographe prenant le temps de rassurer son modèle et son besoin d’instaurer un rythme lent. Elle revient sur son enfance, son déclic photographique et tout ce que représente la photo pour elle...
Dans l’intimé de son appartement, on découvre Romy Alizée mettant en scène les corps, femmes, hommes, personnes non-binaires, à la sexualité sans complexe, en quête d’intensité et de beauté. Saisies au flash, ses photos affirment la puissance d’une sexualité bien à elle. Entre les prises de vue et l’accrochage de son exposition, la photographe confie le cœur de son travail et dévoile son nouveau projet : documenter les travailleuses du sexe loin des images qui leur collent à la peau.
Plongez dans les aventures fantasques et érotiques de Romy & Laure.
Entre parties fines avec leur gang de super copines, Garçons-Cadeaux occasionnels et explorations amazoniennes, la vie s’écoule tranquillement pour Laure et Romy… Mais un soir…” Dans ce ciné-conte photographique (pour adultes), Romy et Laure sont confrontées à une mystérieuse apparition terrorisante : un homme. Mais elles réalisent rapidement qu’il n’est pas si menaçant… Et c’est avec beaucoup d’humour que ce film photographique détourne tous les codes.
Une fable érotique audacieuse célébrant la sexualité féminine avec humour.
Ce ciné-conte où il est question de sexe est une badinerie faussement naïve, qui montre tout, avec les photographies de Romy Alizée. Cette légèreté de ton sert de leurre pour mieux dynamiter ‘façon puzzle’ les derniers clichés sur la sexualité féminine. Au mur, l’affiche du film de Catherine Breillat, Une vraie jeune fille, est une référence : les « vraies » jeunes filles de Romy & Laure ont un sexe et en font ce qu’elles veulent.
Un film qui a a influencé toute une génération de photographes...
En 1971, une petite révolution secoue les cinémas indépendants de New York : sorti anonymement, le film Pink Narcissusmet en scène sans détour les fantasmes gay d’un jeune et sensuel Narcisse, filmé en technicolor dans un décor kitsch à souhait. Rapidement devenu culte et longtemps entouré d’une aura de mystère — il fut attribué tantôt à Andy Warhol, tantôt à Kenneth Anger — ce chef-d’œuvre tourné au super 8 pendant sept ans dans un petit appartement new-yorkais est revendiqué trente ans plus tard par James Bidgood.
• LA PHOTOGRAPHIE EROTIQUE - auteur : Alexandre Dupouy ; Parkstone Press Ltd ; 2004 ; France
• OSEZ LA PHOTOGRAPHIE EROTIQUE - auteur : Jean-Louis Del Valle ; La musardine Eds ; 2017 ; France
• LEÇONS DE PHOTOGRAPHIE ÉROTIQUE - auteur : Michel Lévy ; Tabou Éditions ; 2012 ; France
• LE CUL DE LA FEMME - auteur : Pierre Louÿs ; Manufacture Liv ; 2018 ; France ; Editon bilingue français/anglais
• LE GRAND LIVRE DE LA NOUVELLE PHOTOGRAPHIE EROTIQUE - auteur : Maxim Jakubowski ; Blanche ; 2010 ; France
• HISTOIRE DE L'OEIL - auteur : Georges Bataille ; Gallimard ; 1928 pour la première édition ; France
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