La chambre photographique a longtemps été l’apanage de la photo publicitaire ou d’architecture, pour qui son format de film offrait une finesse inégalée, et qui en exploitait les facultés de bascule et de décentrement afin de corriger les perspectives.
Ces grandes « camera obscura » n’étaient que rarement utilisées ailleurs, parce que lourdes et sur pied, gourmandes en lumière, et obligeant à charger le film vue par vue (avec le risque de perdre le point fait au préalable sur le verre dépoli).
Et pourtant, le numérique n’a pas fait « retomber le soufflet » ! et elles ont même un succès grandissant dans des domaines inattendus.
C’est que ces vénérables renouent avec le dispositif originel de la photographie, recréant cette aura de magie : le voile noir, le déclencheur, la pause…
Elles garantissent en outre une économie de déclenchements.
Libérées de l’aspect « techno », elles ont rejoint les outils dits alternatifs, représentant même maintenant une certaine forme d’artisanat photographique.
Ce film va vous emporter le temps d’une séance de prises de vue parmi les mises en scène poétiques et mystérieuses de Sara Imloul. Avec sa chambre photographique, s'inspirant de la calotypie dont elle se réapproprie les codes, elle photographie directement sur négatif papier.
De son décor de prise de vue à son labo tout proche, nous suivons les vas et viens de l'artiste en pleine création.