Les épreuves du « procédé Fresson »
Dès les premières images, le film de Thomas Goupille nous plonge dans un autre monde et un autre temps : l’atelier de la célèbre dynastie des Fresson, maîtres tireurs de photographies depuis 1899. L’agrandisseur et les châssis en bois sortis du XIXe siècle, les balances Roberval que l’on ne rencontre plus que chez les antiquaires, les casseroles de cuisine, mais aussi la machine à étendre la gélatine sur le papier inventée par l’arrière-grandpère avec le procédé : ces instruments sont toujours en fonction. Mais en inscrivant leur époque et leurs protocoles techniques dans le processus de tirage, ils ancrent les Fresson dans le domaine de l’artisanat d’art, dans le sillage d’une tradition familiale, celle de la qualité, de la créativité, et des pièces uniques, à rebours d’un monde contemporain aspiré par la quantité, la productivité technologique et le profit.